Votre équipe vient de valider le projet de refonte de site. Les premières réunions s’enchaînent, les idées fusent, l’enthousiasme est palpable. Pourtant, vous sentez que quelque chose cloche. Certains sujets sont systématiquement évités, certaines questions restent en suspens.
Et vous avez raison de vous inquiéter.
Après des dizaines de refontes réalisées pour des entreprises et institutions, je constate que les mêmes non-dits reviennent systématiquement. Ces questions taboues transforment des projets simples en parcours du combattant.
Dans cet article, je révèle les 3 questions dérangeantes que personne n’ose formuler en réunion. Et surtout, comment les transformer en opportunités pour réussir votre refonte sans surprise.
1 - Pourquoi voulez-vous vraiment refaire votre site ?
Le mensonge poli qui coûte cher
En réunion, la version officielle sonne toujours pareil : “On veut moderniser notre image”, “Il faut qu’on soit plus visibles”, “Nos concurrents ont des sites plus modernes”.
La réalité ? Votre site est devenu un boulet que vous traînez. Il bug, il rame, personne n’arrive à le mettre à jour correctement. Vous évitez même de donner votre URL lors des rendez-vous clients.
Cette différence entre motivation affichée et réalité technique va plomber votre projet de refonte de site. Pourquoi ? Parce qu’on ne résout pas un problème qu’on refuse de nommer.
L'anatomie de l'abandon progressif
Reconnaissons les signes révélateurs :
Vous contournez votre propre site. Plutôt que de publier les nouvelles offres sur le site, vous les envoyez par email. Plus simple, plus rapide.
Vos contenus datent de Mathusalem. Les dernières actualités remontent à 2022. Les prestations affichées ne correspondent plus à rien.
Votre équipe a renoncé. Votre chargée de communication préfère poster sur LinkedIn que de se battre avec le back-office qui plante une fois sur deux.
Vous avez honte de votre adresse web. Lors des rendez-vous, vous dites “notre site n’est pas à jour” avant même qu’on vous le demande.
Le coût réel de l'inaction
Cette situation vous coûte plus cher que vous ne le croyez :
- Perte de crédibilité : les prospects qui visitent votre site repartent avec une image dégradée de votre entreprise. Un site abandonné = une entreprise qui se laisse aller.
- Manque à gagner commercial : Combien de clients potentiels sont partis parce que votre site ne s’affichait pas correctement sur mobile ?
- Temps perdu : entre les bricolages pour faire fonctionner l’ancien site et les contournements quotidiens, votre équipe perd un temps précieux.
- Stress quotidien : cette épée de Damoclès technique pèse sur le moral. “Pourvu que le site tienne encore quelques mois…”
La vraie question à se poser
Au lieu de “Comment moderniser notre image ?”, posez-vous la question : “Qu’est-ce qui nous pose le plus de problèmes avec notre site actuel ?”
Cette question directe révèle vos vrais besoins. Et c’est sur ces irritants concrets qu’il faut construire votre stratégie de refonte de site, pas juste sur des envies esthétiques.
2 - De combien de fonctionnalités avez-vous VRAIMENT besoin ?
L'effet "tant qu'à faire"
Dès que le projet de refonte de site est lancé, c’est l’explosion créative. Chacun y va de sa suggestion :
– “Tant qu’à faire, on pourrait ajouter un chat en ligne !”
– “Et si on intégrait un moteur de recherche filtrable ?”
– “Il nous faudrait un espace privé avec authentification !”
Stop ! Vous êtes en train de reproduire l’erreur qui a sûrement coulé votre ancien site : la surcharge fonctionnelle.
Le piège de la surenchère technique
Plus votre site sera complexe, plus il sera fragile. Et plus il sera difficile à maintenir pour votre équipe.
Exemple concret : nous avons accompagné une PME industrielle qui voulait “tout” sur son nouveau site. Au final : 15 fonctionnalités, 3 mois de développement supplémentaire, et… 80% des fonctions jamais utilisées.
Résultat ? Un site complexe que personne ne maîtrise, des mises à jour compliquées, et un retour case départ deux ans plus tard.
La méthode des besoins essentiels
Avant de lister ce que vous voulez, identifiez ce dont vous avez absolument besoin :
Pour vos visiteurs :
– Comprendre votre activité en 30 secondes
– Vous contacter facilement
– Trouver l’information qu’ils cherchent
Pour votre équipe :
– Modifier une page sans appeler l’informaticien
– Ajouter une actualité en 2 minutes
– Traduire des contenus sans risquer de planter le site
C’est tout. Le reste, c’est du bonus. Et le bonus, ça se mérite après avoir maîtrisé les bases.
La règle des 80/20 appliquée aux sites web
80% de l’usage de votre site se concentre sur 20% des fonctionnalités. Identifiez ces 20% critiques et perfectionnez-les. Oubliez le reste pour l’instant.
Un site simple qui marche VS un site complexe qui plante.
Cette philosophie vous fera économiser du temps, de l’argent et des cheveux.
Questions pour faire le tri
Avant d’ajouter une fonctionnalité, posez-vous ces questions :
- Est-ce que ça résout un problème réel de nos utilisateurs ?
- Est-ce que quelqu’un dans l’équipe sait s’en servir ?
- Est-ce que ça complique la maintenance du site ?
- Est-ce qu’on peut s’en passer les 6 premiers mois ?
Si vous hésitez ne serait-ce qu’une seconde, la réponse est dans la question.
3 - Qui va vraiment alimenter ce site au quotidien ?
La réalité du back-office
Votre nouveau site sera magnifique, fonctionnel, optimisé. Parfait… jusqu’à la première mise à jour.
Parce que la vraie question, celle qui fâche, c’est : qui va nourrir cette bête tous les jours ?
Dans la plupart des PME et institutions, c’est :
– Le chargé de communication débordé qui jongle entre 15 missions
– La dirigeante qui n’a pas le temps mais “qui va s’y mettre”
– Le stagiaire qui “se débrouille avec l’informatique”
L'illusion de la formation express
“On fera 2h de formation et ça roulera !”
Faux. Une formation, ça ne suffit jamais. Il faut :
– De la pratique régulière : si vous n’utilisez pas le back-office pendant 3 semaines, vous oubliez comment ça marche.
– Un support à disposition : quand ça coince un vendredi soir, il faut pouvoir s’en sortir seul.
– Des outils intuitifs : si vous devez réfléchir plus de 10 secondes pour ajouter une photo, c’est trop compliqué.
La méthode du "validé par ma mère !"
Voici la règle d’or : si votre mère ne peut pas ajouter une actualité sur votre site, c’est trop compliqué.
Ça peut sembler excessif, mais c’est redoutablement efficace. Parce que la chargée de com, un lundi matin avec 3 urgences sur le bureau, elle a le même niveau de patience que votre mère face à la technologie.
L'organisation de la maintenance
Avant même de choisir votre prestataire, organisez la maintenance interne :
Définissez les rôles :
– Qui publie les actualités ?
– Qui met à jour les contenus ?
– Qui gère les photos ?
Prévoyez la transmission :
– Que se passe-t-il si la personne responsable part ?
– Comment former rapidement un remplaçant ?
Simplifiez au maximum :
– WordPress avec un thème sur-mesure et bien configuré
– Interface du back-office épurée, fonctions avancées masquées
– Documentation claire avec captures d’écran
L'autonomie, seul gage de durabilité
Un site web, c’est comme une plante verte. Si personne ne l’arrose régulièrement, elle meurt.
La différence ? Quand votre plante meurt, vos clients ne le voient pas. Quand votre site s’enlise, toute votre crédibilité en prend un coup.
Investir dans la simplicité d’usage, c’est investir dans la durabilité de votre site.
Et accessoirement, dans votre tranquillité d’esprit.
Conclusion : Et maintenant, que faire ?
Ces trois questions révèlent pourquoi tant de refontes de site deviennent des parcours du combattant. Mais maintenant que vous les connaissez, vous avez l’avantage stratégique.
Votre plan d’action immédiat :
- Identifier les vraies motivations (pas celles qu’on affiche en réunion)
- Lister 5 besoins maximum pour votre nouveau site
- Définir qui sera responsable de l’alimenter au quotidien
Question : Laquelle de ces trois zones d’ombre vous inquiète le plus pour votre projet de refonte de site ?
La bonne nouvelle, c’est que ces questions dérangeantes ont des réponses simples. Il suffit d’oser les poser au bon moment.
Prêt à creuser ? Si vous voulez éviter les pièges classiques et créer un site qui vous simplifie vraiment la vie, parlons-en.
Une discussion de 30 minutes peut vous éviter des mois de galère.
Et en attendant, allez faire un tour sur notre guide pour la refonte de site web.